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D’accord ou pas d’accord ?

Si vous avez l’habitude de fréquenter les salles de concert, vous avez déjà dû entendre la note que le premier violon fait résonner plusieurs fois avant l’arrivée du chef d’orchestre. N’imaginez pas qu’il est en train de se « la péter » parce qu’il possède un plus bel instrument que les autres et sert la main du maestro. Non, non, il ne se la pète pas, mais fait entendre le « la » pour signaler que le concert va bientôt commencer et pour que les autres instrumentistes puissent s’accorder. Parfois, le hautbois lui prête main forte. Attention, le Premier violon, ne fait pas entendre le premier « la » qu’il trouve au hasard sur son instrument, mais le « la 3 » (celui qui s’écrit en clé de sol, entre la deuxième et la troisième ligne de la portée).

Pourquoi ce la là ? Lalalalala, c’est très chantant…oui, certes, mais c’est aussi le la (440 Hz) que donne le fameux diapason utilisé aujourd’hui comme référence pour l’accord des tous les instruments. Et heureusement que tous les musiciens d’un même orchestre règlent leurs instruments sur la même fréquence, sinon ce serait très cacophonique.

Sachez toutefois, que le la 440 Hz n’a pas toujours été la norme d’accord et qu’aujourd’hui certains orchestres spécialisés dans la musique baroque utilisent encore le la 415Hz.

Jusqu’au XIXème siècle, les musiciens s’accordaient les uns par rapport aux autres ou en fonction du lieu dans lequel ils jouaient. Dans une chapelle, par exemple, il fallait se mettre en accord avec l’orgue qui n’était pas sur le même ton dans chaque église. Pour les interprètes, cela posait de nombreux problèmes d’adaptation et la pratique de la musique avec des instruments de facture différente était ardue. Pour les chanteurs lyriques, la chose n’était pas aisée non plus car il pouvait leur arriver d’avoir la mauvaise surprise de découvrir que leur morceau de bravoure devait être interprété avec un la plus haut qu’à l’accoutumée ! Quel coup dur pour la prima dona !

Des voix (et pas uniquement celles des sopranos coloratures mises en échec avec un la 560 Hz) se font donc entendre pour la mise en place d’un diapason unique qui servirait d’étalon. De grands compositeurs (Verdi, Berlioz, Meyerber, Rossini…), des luthiers réclament « accord » (et à cris) pour dire non à des pratiques qui ne font que « casser la voix » (n’est-ce pas Patrick ?).

En 1858, une commission s’appuyant sur un long travail de recherches décide d’adopter le la3 (435 Hz), mais ce n’est qu’en 1939 que le la 440 est élu référence internationale avant de devenir plus tard norme ISO et recommandation européenne.

Allez, écoutez le beau la là….lalalalallalalalla…vous serez au diapason avec nous car il dure 5 minutes!

 

 

 

 

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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