Categories: Divers

Un fumeux et fameux sfumato

Le mot sfumato issu de la langue italienne est dérivé de fumo (« fumée », « émanation »). En italien, le mot est souvent utilisé comme adjectif (« comme biondo sfumato » pour des cheveux blond pâle) ou comme verbe (l’affare è sfumato signifierait « l’affaire est partie en fumée »). Léonard de Vinci qui fut le premier à introduire ce terme dans l’art pictural (art visuel), décrit cette technique comme un mélange de couleurs, sans lignes ni bordures, au-delà du plan focal, « à la manière de la fumée ».

Cette technique permet d’adoucir la transition entre les couleurs, en imitant une zone au-delà de ce sur quoi l’œil humain se concentre. Les contours des sujets sont imprécis grâce à l’utilisation d’un glacis lisse et transparent.

La Madone à la prairie.

Le sfumato constitue l’un des 4 effets canoniques (ou quatre modes de peinture des couleurs) utilisés par les peintres de la Renaissance.  Léonard de Vinci a été le plus grand praticien du sfumato, sur la base de ses recherches en optique et en vision humaine, et de son expérimentation de la camera obscura. Il l’a introduit et mis en œuvre dans nombre de ses œuvres, notamment la Vierge aux rochers et dans son célèbre tableau de la Joconde.

La technique consiste à introduire un ombrage fin destiné à produire une transition douce entre les couleurs et les tons, afin d’obtenir une image plus crédible. Elle est le plus souvent utilisée pour réaliser des dégradés subtils, sans ligne ni bordure, des zones claires aux zones sombres. Cela produit souvent un rendu insaisissable du visage humain, un enveloppement brumeux des formes qui laisse entrevoir l’atmosphère environnante.

Outre Léonard de Vinci et ses disciples, les Leonardeschi (Bernardino Luini et Funisi notamment), qui ont souvent fait un usage intensif de cette technique, d’autres artistes éminents utilisèrent le sfumato dans leurs œuvres. On citera notamment Correggio, Raphaël et Giorgione. La Madone de la prairie de Raphaël en est un exemple célèbre, avec un beau sfumato autour du visage de Marie.

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

Recent Posts

On vous sert de la mirepoix ?

Une ou un mirepoix est un mélange de légumes coupés en dés et cuits avec…

6 heures ago

Avez-vous des acrochordons ?

Pour le savoir, lisez cette description  et observez l'illustation en bas de page. Petite tumeur…

4 jours ago

Mettre au pilori ou porter au pinacle

Si je devais choisir, ce serait le pinacle ! Je pense qu’il en serait de même…

2 semaines ago

Les qualités essentielles pour exceller dans le métier d’AEPE

Les qualités indispensables pour exceller dans le métier d’Accompagnant Educatif Petite Enfance Le métier d’Accompagnant…

2 semaines ago

Mike, le poulet sans tête

Le poulet, on l’aime dans l’assiette, en escalope ou en beignets. Mais le récit que…

3 semaines ago

Le syndrome de Stendhal

Vous est-il déjà arrivé d’avoir le souffle coupé, de la tachycardie, des vertiges et de…

4 semaines ago