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Les cris de Paris

J’aime beaucoup le répertoire baroque. Hier, alors que j’étais connectée à une chaîne spécialisée dans cette période musicale, j’ai vécu une véritable immersion dans le Paris d’antan ! Avant de vous en dire plus ; ouvrez grand vos oreilles pour « ouyr » cet extrait de Clément Janequin intitulé « Les cris de Paris !»

J’ai choisi cette version pour que votre compréhension du texte soit plus aisée.

 

Mais que sont ces cris de Paris dont il est question tout au long de ce chant ? Il s’agit en réalité d’expression utilisées par les marchands ambulants dès le Moyen-âge. Déambulant dans les rues de la ville, ils signalaient leur présence en criant de façon tonitruante, des expressions propres à leurs métiers. Cette pratique perdura jusqu’à la Première Guerre mondiale, voire au-delà car mes parents se souviennent encore. Découvrons ensemble quelques-uns de ces cris de Paris ! Vous remarquerez que certains de ces métiers ont disparu de nos rues !

« Bois-charbons, bois-charbons ! » cri du marchand de bois et de charbon appelé aussi charbonnier ou bougnat en Auvergne.

La fripière devant sa petite charrette proposait des vêtements de seconde main et se faisait remarquée en criant : « Oyez mesdames, oyez ! Des fripes, des fripes, pour pas cher ! ».

Le marchand de fer-blanc (ferblantier), dont on se servait pour la fabrication de récipients (broc, arrosoir, gamelles, etc.) quant à l’étameur (personne qui met de l’étain pour fabriquer ou réparer des ustensiles) « Étameur, étameur ! Pour vos poêles, pour vos casseroles ! ».

Et pour faire la fête, le marchand de bigophones (sorte de mirliton) annonçait son arrivait en hurlant à tue-tête « Qui n’a pas son bibi, son bigot » tandis que le vendeur de confettis « Qui n’a pas, qui n’a pas son kiki ? Qui n’a pas, qui n’a pas son kilo ?  « Garanti sans poussières ! ».

Et comme il faut bien ramasser les confettis, le marchand de balais arrivait en criant « Quand hazard est sur les balets. Dieu sçay comme je boy a plein pot ; Il ne m’en chaut, soient beaux ou laids : Si les vendrais-je à mon mot ? »

La vente de gourmandises possédait elle aussi ses cris : la marchande d’oranges : « Oranges, oranges ! Qui veut mes belles oranges ? », le vendeur d’oublies, ces beignets ronds ressemblant aux donuts, attisait les papilles en criant : « Oublies, oublies ! Elles sont bonnes mes oublies ! ». Et le rare cri que l’on entend encore de nos jours, dans les marchés de Noël par exemple ;  « Marrons, marrons ! Chauds les marrons, chauds ! » pour le marchand de marrons.

Vous avouerez que ces cris sont plus stylés que ceux des supporters du PSG ! 

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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