L’amour ou la haine des chats au fil des siècles

Vous l’aimez votre minou, gros-minet ou « chatounet » ? Peut-être même pratiquez-vous la ronronthérapie dans un bar à chat ? Mais savez-vous que dans le passé, le chat a tantôt été adoré, tantôt détesté voire ignoré ?

Pendant l’Antiquité, en Egypte sur les bords du Nil, 5000 ans avant Jésus-Christ, le chat qui savait protéger les récoltes en chassant les rongeurs, a été domestiqué puis vénéré comme un dieu. Appelé mau ou myeo, il avait sa place dans toutes les familles et était considéré comme un animal sacré au même titre que les ibis et les éperviers. En Égypte, la mort d’un chat était un évènement tragique. Toute la famille se rasait les sourcils. On frottait le corps du chat avec des huiles rares et on l’embaumait avant de l’enrouler dans un petit coffre où on plaçait des souris momifiées pour le nourrir.

En Grèce, le chat était considéré comme un animal utile, domestiqué depuis le 16ème siècle avant Jésus Christ. On l’appelait Galê comme tous les chasseurs de souris (fouine, belette…). Des mosaïques retrouvées sur le site de Cnossos dépeignent des chats. En Europe, les Gaulois et les Romains n’en firent pas des animaux de compagnie, mais s’en procurèrent chez les Grecs pour leurs talents de chasseurs. Le chat se répandit alors dans toute l’Europe au gré des voyages des uns et des autres.

Image illustrative de l’article BastetLa déesse aux yeux de chat Bastet est une déesse avec un corps de femme et une tête de chatte. Elle incarne la douceur, la fécondité et l’amour et veille sur les âmes des morts.

Des éleveurs ont essayé de reproduire fidèlement les chats dessinés sur les fresques de l’Égypte des Pharaons. Dans les années 50, ils ont créé la race du mau égyptien.


Au Moyen-âge, l’Europe chrétienne, en réaction à l’adoration que lui vouaient les civilisations païennes, fera du chat une créature malfaisante et diabolique. Ses yeux qui réfléchissent la lumière alimentent des croyances et on s’imagine qu’ils sont les flammes de l’Enfer. Symbole de malchance et de sournoiserie, on le considère (surtout s’il est noir !), comme le diable incarné ou le compagnon des sorcières. Par le biais de légendes, des pouvoirs surnaturels sont attribués aux chats, comme celle d’avoir neuf vies ou de rapporter toutes les nuits des pièces d’or à leur maître. Le pape Grégoire IX, dans une bulle contre les sorcières datant de 1233, déclare que toute personne abritant un chat noir risque le bucher. En 1484, le pape INNOCENT VII promulgua un édit qui conduisit au sacrifice des chats pour les fêtes populaires.

Au XVIIème siècle, sur ordre de Colbert, chaque navire est obligé d’embarquer 2 chats souriciers.

C’est avec le romantisme du XIXe siècle, que le chat redore son blason. Indépendant, mystérieux, poétique, le chat plaît aux romantiques. Peintres, poètes, écrivains vont lui rendre grandement hommage dans leurs œuvres. A vous de retrouver le chat dans ce célèbre tableau L’Atelier du peintre, une huile sur toile de Gustave Courbet.  Ne donnez pas votre langue au chat !

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En Asie, le chat fit son apparition au VIème siècle après Jésus-Christ. Ce n’est qu’en l’an 999 que son élevage fut officiel. Pendant 6 siècles, ils furent soignés, nourris, puis le gouvernement décida de les rendre à leur vie sauvage et arrêta de les nourrir pour qu’ils se remettent à chasser les souris s’attaquant aux vers à soie. En Amérique, il existait des divinités à tête de chat, mais les chats n’étaient pas domestiqués. Les Incas par exemple avaient des dieux à figure de chat. Le chat demeure un grand ami de l’Islam. En Arabie, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, on adorait déjà un chat en or. Une légende raconte que le prophète Mahomet préféra couper sa djellaba, plutôt que de réveiller sa chatte Muezza, endormie sur ses genoux.

C‘est dix siècles avant notre ère que le chat domestiqué aurait fait son apparition en Inde. Apprécié comme chasseur de souris, il gagna sa place dans les familles hindouistes et fut vénéré comme l’incarnation de Sasti

 

Crédits photographiques :

Par Gunawan Kartapranata — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18165087

Par Heikki Siltala — CH Chai-lai Lisimba (Simba), CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27191444

 

A propos de l'auteur

Axelle Rousse_Redacxelle

Femme fatale aux courbes si parfaites qu’indicibles, je reste au foyer pour éviter les paparazzi et mener une vie tranquille loin des projecteurs. J’en profite pour cultiver mes neurones et m’intéresser à tout et n’importe quoi. Mes madeleines préférées sont la grammaire française, la littérature, la musique savante et la pédagogie.

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